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Sur la piste de Mars

24 mai 2010

J'ai couru, couru...

R_silience

"J'ai aimé jouer avec les nuages. J'ai couru, couru si souvent vers eux comme après les oiseaux, les hirondelles que je voulais voir s'échouer dans mes mains d'orphelin. Je ne sais qui m'avait raconté ces balivernes, que les oiseaux n'avaient pas peur des orphelins et pouvaient venir manger dans leurs mains. "

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23 mai 2010

La piste

La_piste« C'est sûr. Leur premier espoir, c'est le miracle. Ils y croient dur comme fer. Ils espèrent que toutes ces béquilles qu'ils achètent vont devenir des souliers fabuleux, capables de franchir mille lieues, seront la princesse qu'ils cherchent depuis toujours, l'amour disparue ou bien encore, leur fournira de l'alcool et des cigares jusqu'à la fin des temps. Comme si les fantômes qu'ils ont croisés, sempiternellement dans leur vie, pouvaient se métamorphoser en bons génies de contes de fée. Tous les éclopés de la terre ne répètent que les songes les plus fous, les premiers cauchemars et les rêves d'enfant. Pourtant, ce sont eux finalement qui m'ont mis sur la piste. Ils m'ont rappelé mes béquilles d'il y a longtemps. Quand j'avais cinq ans et que la mort pour commencer. »

23 mai 2010

La béquille

la_b_quille« Bien des matins que le ciel me donne, je m'arrête à un tabac-presse, toujours le même. Il se situe dans un quartier pas très favorisé de Châtellerault et chaque matin, j'y croise des gens qui viennent y acheter des béquilles. Les gens que je croise, qu'ils soient vieux ou jeunes, chômeurs ou pensionnés, dépensent tous leurs sous dans des "morpions", des "lotos" ou des billets de PMU. Je les croise depuis toujours, pas seulement à Châtellerault, mais depuis mes premiers matin de mars."

23 mai 2010

Quoi de plus beau que partir en voyage ?

Casaderes« Quoi de plus beau que partir en voyage? » me disais-je, alors que les maléfices des vagues m'emportaient, là où le réel se confond avec le sentiment d'être. »

("Quoi de plus beau que partir en voyage", est inspiré du dernier texte de Michel Lardreau, directeur général des Maisons de jeunes et de la culture, mort du Sida dans les années 80, et qui accepta, avec une cinquantaine de malades,  que les médecins puissent expérimenter sur lui de nouveaux médicament, à l'époque, très aléatoires, pour permettre de faire avancer la recherche.)

23 mai 2010

L'Africain

L_Africain

« J'avais toujours voulu être découvreur, me rendre vers l'inconnu. Aujourd'hui, si l'on est ni chercheur, ni artiste, mais qu'on a connu cette aventure unique d'avoir suivi un long chemin vers soi-même, certaines frontières inaccessibles deviennent possibles.

L'Africain me regardait sans un mot. J'interrogeais son regard, afin d'y observer un quelconque acquiescement ou, au contraire, une désapprobation, voire même de la surprise...mais rien. Évidemment, les analystes ne se départissent jamais de leur neutralité, me suis-je dit, y compris dans ces circonstances. »

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23 mai 2010

Les nuages changent (poèmeArapaho)

la_pointe_de_saint_Gildas« Les nuages changent » me suis-je dit en regardant la Pointe de Saint-Gildas. La cote lointaine se noyait dans la mer éperdue et le ciel n'arrêtait pas de se confondre toujours plus avec l'écume. Était-ce à ce moment là que la pensée m'est venue ? Les cris des mouettes et des cormorans se mélangeaient également aux rires des gens sur la plage en contrebas, pas loin. Dans cette carte postale sonore et floue, je ne distinguais même plus les voix de Juliette et de Lucie qui devaient jouer, « pas trop près de la mer, surtout », psalmodiais-je en moi-même ainsi qu'à mes filles invisibles, comme pour me rassurer. Malgré le vent, l'air était doux, réconfortant. Le roulis sempiternel des vagues communiquait un sentiment de protection par leur proximité et leur puissance inlassable. »

23 mai 2010

Les fantômes meurent-ils ?

Les_derniers_fant_mes

« Quand les fantômes apparaissent, ils convoquent leurs journalistes à eux, c'est à dire la peur et toutes les douleurs qui vont avec, faisant un vacarme de souffrance sans nom. Et puis quand ils s'éclipsent, si jamais ça arrive, ils s'éloignent sans bruit, sur la pointe des pieds, avec une discrétion plutôt sidérante si l'on se souvient de tout leur boucan. Ils se dégonflent comme des ectoplasmes qui n'ont plus aucun éclat, qui ne font plus peur. Le paysage qu'ils laissent derrière eux est devenu si banal que l'on vit comme si aucune tempête n'avait jamais eu lieu. Jusqu'aux souvenirs des traces, les frênes arrachés et les toits des maisons perdues, les loups de la Trépinière, tous disparus. »

23 mai 2010

Le mobile-home (suite)

Le_r_ve_du_mobile_home__suite_

"- Le radiateur devait être allumé car il régnait à l'intérieur une atmosphère tropicale. Les murs suintaient depuis le plafond jusque au laminé-bois du sol et tout exhalait à présent un renfermé tiède. C'est alors que dans la pénombre, j'ai vu sa silhouette étendue sur le lit. Parfaitement immobile. Je me suis approché, j'aurais voulu murmurer son prénom mais je suis resté muet de stupeur quand j'ai aperçu son visage exsangue, glacé et surtout ses yeux. Ils regardaient au ciel, fixement, avec ce regard que l'on connaît tous pour l'avoir vu au cinéma, où cohabitent la peur, l'effroi, le vide et la surprise. En m'approchant encore, j'ai vu qu'ils étaient exorbités et que sa bouche était entrouverte. Mais aucun souffle n'en sortait.

- Et qu'avez vous fait ensuite, demanda l’Africain ?"

23 mai 2010

Le mobile-home

Le_r_ve_du_mobile_home"L'écorce des conifères, la terre et la végétation grasse, la silhouette des montagnes noires disparues dans les nuages, aussi loin que je pouvais regarder, tout était froid et ruisselant d'eau. La pluie fine tombait depuis des jours sans aucune accalmie. Le ciel était si bouché que le vague espoir du soleil s'était enfui depuis longtemps et sans aucun doute, la bruine allait persister, d'autant plus insupportable que nous nous trouvions en plein mois d'août. Pour échapper à l'humidité qui me figeait les os, je me suis dirigé vers le mobile-home de Serge. Mon beau-frère était le seul homme que je connaisse au monde capable des exploits qui m'étaient les plus extravagants, comme celui de camper en Bretagne ou encore d'y louer ces sortes de caravanes géantes qui n'ont même pas l'avantage de se déplacer. Mais mon beau frère, que voulez-vous, est-un type génial. Celui qu'on n'oserait jamais imaginer lorsque l'on se marie avec sa soeur. Il a ce génie incroyable où se mélange le déni des choses atroces et les plus beaux des châteaux d'Espagne.»

23 mai 2010

La dépression expliquée par la théorie du poireau

le_jardin

"-  Je me sens comme un jardinier qui verrait ses légumes décroître. Son premier instinct est d'observer attentivement ses poireaux et ses salades, à s'en rendre malade. Il n'en dort plus la nuit, en devient obsédé. Puis, un voisin vient le voir. Il lui dit : plutôt que de scruter sans arrêt tes poireaux, peut être pourrais-tu te demander s'il n'y a pas dans la terre, le climat, le temps qu'il fait, que sais-je, quelque chose qui pourrait aller mieux ? Alors le jardinier se souvient que sa terre n'est pas si mauvaise. Il l'a toujours portée aux nues ! Et si ma terre, se dit-il, ma bonne vieille terre, si elle avait besoin d'être récompensée ? Flattée ? Soignée ? Alors, il lui donne un peu d'engrais, d'abord un peu honteux de n'avoir pas pensé à tout cela plus tôt. Il le fait comme si creuser les sillons, déposer délicatement un peu de fertilisant, puis refermer les blessures du guéret, c'était caresser une femme. Voilà qu'il en est amoureux. Et, au bout de quelques jours, alors qu'il a oublié un peu ses poireaux et ses salades, ils constatent qu'ils vont mieux, qu'ils reverdissent, qu'ils s'élancent à nouveau. »

-         - C'est une jolie métaphore pour évoquer la dépression et la manière de s'en sortir, me répondit le psychiâtre des TCC."

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