La dépression expliquée par la théorie du poireau
"- Je me sens comme un jardinier qui verrait ses légumes décroître. Son premier instinct est d'observer attentivement ses poireaux et ses salades, à s'en rendre malade. Il n'en dort plus la nuit, en devient obsédé. Puis, un voisin vient le voir. Il lui dit : plutôt que de scruter sans arrêt tes poireaux, peut être pourrais-tu te demander s'il n'y a pas dans la terre, le climat, le temps qu'il fait, que sais-je, quelque chose qui pourrait aller mieux ? Alors le jardinier se souvient que sa terre n'est pas si mauvaise. Il l'a toujours portée aux nues ! Et si ma terre, se dit-il, ma bonne vieille terre, si elle avait besoin d'être récompensée ? Flattée ? Soignée ? Alors, il lui donne un peu d'engrais, d'abord un peu honteux de n'avoir pas pensé à tout cela plus tôt. Il le fait comme si creuser les sillons, déposer délicatement un peu de fertilisant, puis refermer les blessures du guéret, c'était caresser une femme. Voilà qu'il en est amoureux. Et, au bout de quelques jours, alors qu'il a oublié un peu ses poireaux et ses salades, ils constatent qu'ils vont mieux, qu'ils reverdissent, qu'ils s'élancent à nouveau. »
- - C'est une jolie métaphore pour évoquer la dépression et la manière de s'en sortir, me répondit le psychiâtre des TCC."